FERME de L'ABBAYE

Dans une charte rédigée à Arras en 1100, par devant Robert, comte de Flandre, nous trouvons la donation faite par Guyon de Cagnicourt, fils de Soyer, châtelain de Vermandois, de sa cense ou ferme de Quéant à l'abbaye de Saint Aubert... (p39)
En 1106, nous trouvons une assemblée de seigneurs, convoquée à Arras par Robert , comte de Flandre, aux ides de Décembre, pour juger d'un différent survenu entre l'abbé de Saint Vaast, Henri et Robert , avoué de Béthune, touchant à la juridiction de l'abbaye. Une charte fut rédigée qui renferme en ce qui concerne Quéant et l'abbaye de Saint Aubert que Watier d'Hamelincourt, de la maison de Séchelles, donne du consentement de sa femme, Amicie, et de ses trois fils Warnier, Gilles et Wirfride, 4 mencaudées de terre labourabke, et Winemare de Houchin, 4 razières de terre, situées également audit Quéant,du consentement de sa femme, Hildetrude, de Houdain , et de ses enfants, Anselme, Pierre et Simon.1150. Les fils de Watier d'Hamelincourt, Gilles et Warifride cèdent , en 1155, à la même abbayede saint Aubert, dix livres de rente sur leur cens de Quéant, puis la fille de Warifride, femme de Guillaume de Rietz, Mathilde donne , en 1190, deux héritages qui lui appartiennent à Quéant.

En 1150, Jean d'Humières, marié à Jeanne Fosseux, donne à l'abbaye de Saint Aubert 15 mencaudées de terre situées à Quéant, joignant les terres de la Couture et du Cornet, du consentement de sa femme et de ses enfants, et Hugues de Séchelles, seigneur d'Ecoust et de Villencourt, lui cède en 1165 ses droits de cens sur Quéant.

Vers 1200, Amaury de Camblaing vend à l'Abbaye de Saint Aubert une dîme qu'il tient en fief, à Quéant, d'Eustache Martinsart, seigneur de ce village.
En 1214, Eustache Martinsart fils ratifie la vente faite par le vassal de son père à l'abbé de St Aubert Barthélémi de Graincourt.:

" Moi, Eustache,seigneur de Quéant, je fais savoir à tous présents et futurs, comme je l'ai appris par le témoignage légitime de mon très cher père , Eustache, et de mes vassaux, qu'Amaury Camblaing, chevalier, a vendu et mis en possession de son vivant et légitimement, sous le témoignage de ses pairs, toute la partie de dîme sur Quéant qu'il tenait en fief de mon père, du plein consentement de ce même père qui alors était seigneur de Quéant; cette vente fut faite pour que cette part de dîme fût affectée à l'autel de l'église d'Arras en aumône perpétuelle, mais parce que l'église de Saint Aubert de Cambrai, à laquelle appartient l'autel de Quéant a dans la suite et du consentement de l'église d'Arras repris possession de la dite dîme qui avait été affectée à une certaine chapellenie, à la requête de cette église de Saint Aubert , fidèle à la vérité, j'ai ratifié et accepté ce qui de nouveau avait été fait par mon père comme il a été dit au sujet de cette dîme, et pour que cet acte ait à l'avenir plus de force, j'ai marqué cette page de mon sceau. Fait l'an de l'incarnation de notre seigneur mil deux cent quatorze." 41

Le sceau qui se trouve au bas de la ratification de la vente faite par Amaury, de Camblaing, porte la légende suivante: SIGILLUM= EUSTACI :DE :MARTINSART (Sceau d'Eustache de Martinsart) entourant un écu sur lequel figure un bras droit portant dans la main une fleur de lys et sur le bras un manipule, accompagné de 7 merlettes en cercle ou orbe. La merlette représentée sans tête ni pattes indique que le chevalier est revenu mutilé de la terre sainte.
Le contre sceau porte S:EUSTACI (secrétaire d'Eustache) et une coquille. 42
Le document ci dessus figure dans les registres de l'abbaye de Saint Aubert...

8/4/1583 Testament de Pierre Caillet, fermier de l'abbaye de St-Aubert: Pierre Caillet en son vivant seigneur du Blanc-Pignon, censier de la maison et cense des abbés religieux et couvent de Saint-Aubert de Cambrai au village de Quéant a fait cette fondation à perpétuité....: chacun dernier vendredi par chaque mois un service à vigile et commendare et chaque premier dimanche une procession pour la confrérie du chapelet, il a ordonné au curé du dit village la somme de sept florins carolus de vingt patars chacun... 232

En 1469, le fermier de l'abbaye de St-Aubert était Mailin Legrand qui obtint un bail de l'abbé Philippe Blocquet.
De 1520à 1577, les fermiers furent Toussaint Caillet et Pierre Caillet son fils, puis Guillaume Gibran et en 1617 Guillain Gentil dans la famille duquel la ferme est restée jusqu'à la Révolution 253

Dans les centièmes de 1781, la titulaire du bail était la veuve Goubet de Boiry Ste Rictrude qui n'était autre qu'une fille Gentil dont un fils épousa Rosalie Lanthier qui devenue veuve, se remaria avec un Legentil de Vis-en-Artois, son cousin, avec lequel elle eut neuf enfants dont l'un Benoît Legentil reprit à son tour la ferme.
A la fin du XVIIIème siècle, la ferme de l'abbaye était donnée à Marc-Antoine-Joseph Legentil aux conditions suivantes: 1700 florins ou 2200 livres pour l'abbé, 24 florins ou 30 livres d'une part, et 88 livres d'une autre part au curé de Quéant, lllla charge d'entretenir les choeurs des églises de Quéant et de Pronville estimée à vingt livres par an, la charge d'entretenir et de réparer les bâtiments de la ferme: 78 livres annuellement, trois corvées par voiture estimées 18 livres, un droit dit de soigné à payer à l'archevêqque de Cambrai tombé en désuétude, soit un fermage total de 2745 livres onze sols, pour 145 mencaudées de terre, la ferme et les droits de dîme à raison de sept du cent pour les cinq neuvièmes sur 02800 mesures, les quatre neuvièmes étant au seigneur, une autre dîme à raison de de sept du cent sur 378 mesures, les deux tiers de la dîme d'enclos sur les manoirs et clos de Quéant et Pronville, aaainsi qu'une dîme du sang à raison de dix du sang....254
Le prix de location d'une mencaudée de terre était en 1731 de 4 livres 10 sols (bail du seigneur de Quéant), en 1757 de 7 livres (vente Devillers), en 1789 de 8 livres (ferme de l'abbaye) actuellement le prix moyen est de 55 francs.298

En 1790, le maire de Quéant était Legentil et les officiers municipaux Bachelet, Théry, Dhesnin et Lenoir.330
Les biens de première origine vendus à Quéant dès 1790, sont ceux de l'abbaye de Saint Aubert, des capucins de Douai, de Notre Dame de la Paux d'Arras, des carmes déchaussés d'Arras, de Cantimpré de Cambrai, de Saint Vaast d'Arras, des jésuites d'Arras, des cures de Quéant,de Noreuil, de Pronville, des fabriques de Quéant, Pronville et Bapaume.
Saint Aubert(145 mencaudées mise à prix 24921 livres)
Saint Vaast d'Arras( 58 mencaudées de terre à Hippolythe Douchet pour 20812 livres)
La vente eut lieu le 12 mars 1790, aucune soumission n'ayant été faite, elle fut remise au 8 septembre et au 51ème feu, l'adjudication eut lieu à 89800 livres.336

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