Le 1er janvier 1917 , les troupes font des feux de salve et des feux
de couleur tout le long du front.
Le deux, on retire les cloches de la tour de l'église
et on les expédie en Allemagne.
Le 2 janvier on ramasse dans les maisons tous les objets ou ustensiles
en bronze, cuivre, étain, plomb, même les lampes à pétrole.
La canonnade se rapproche de plus en plus, on se prépare à évacuer
le village, 150 bombes sont tombées pendant l'hiver sur le village, ne
causant que des dégâts matériels; le 23 janvier le thermomètre
marque 15° au-dessous de zéro et le froid va durer quelques semaines.
Le 28 janvier, les lillois sont ramenés à Lille. Le dix-huit
on prévient que les hommes, sauf ceux de seize à quarante-cinq
ans, sont autorisés à demander leur rapatriement. Le premier convoi
partit le 8 février pour Valenciennes.
Le 1er février on commence à faire des tranchées
autour du village.
Le 8 février, le gros canon commence à tirer, par temps
clair ; il tirera environ deux coups par jour, les secousses démolissent
les plafonds des maisons autour de l'église et cassent les vitrages.
On reçoit l'ordre de se préparer à partir le 18 février.
Les habitants furent conduits dans les environs de Busigny, et les travailleurs
a Féchin après avoir en quatre jours chargé sur quarante-cinq
wagons le solde du ravitaillement.
Alors commence la vie errante, ne pouvant emporter que peu de chose (25 kg ),
chacun devra vivre à la charge des pays où il va séjourner,
et lorsque enfin la délivrance viendra, ce sera pour beaucoup l' époque
la plus pénible. Le flot des vaincus reculant, emportant toujours plus
loin les malheureux de plus en plus épuisés et aujourd'hui, l'Allemagne
responsable de tant de misère veut, cynique, essayer de se soustraire
à la réparation!