SEIGNEURS DE QUEANT (2)
DESPRETZ 1601 Annoblissement de Fourcy Despretz Le 23/1/1601 Fourcy Despretz seigneur de Grancourt, et Claude son neveu reçoivent des lettres d'annoblissement d'Albert et Isabelle, infants d'Espagne. Fourcy Despretz est conseiller et receveur général des aides du comté d'Artois, échevin de la ville d'Arras, gouverneur du comté de Bucquoy, il descend d'Angelin Despretz, frère de Gilles,mort en Espagne en 1586, au service du roi PhilippeII, et il adopte son neveu Claude. Claude Despretz épousa Barbe Barbet de Watting, devint veuf en 1625, entra dans l'état ecclésiastique et fut enterré près de sa femme dans le choeur de l'église Saint Aubert d'Arras. Claude Despretz fut un savant, laissa une belle bibliothèque; il avait lui même écrit des ouvrages: des commentaires sur les 12 livres de métaphysique et sur les dix livres de morale d'Aristote, un ouvrage en vingt livres: le Miroir de la Vie Humaine; (cf testament p.200-202) Claude Despretz laissa cinq enfants: Albert, Marie, Marguerite,Jeanne et Thomas. Albert Despretz reçut en héritage la seigneurie de Quéant et un fief sur Bullecourt, Thomas fut mis en possession de la seigneurie de Sarcinville, sise à Quéant et que Fourcy Despretz avait achetée.
1689 Le seigneur de Quéant qui habitait Douai y reçut des habitants de Quéant qui s'étaient réfugiés dans cette ville, pour échapper aux fléaux de la guerre pendant la campagne qui précéda le traité de Nimègue de 1678. 155 Adrien Benoît Curé de Quéant, Adrien Benoît plaide pendant les années 1696 à 1699 contre les seigneurs de Quéant pour leur faire payer la fondation Jean d'Havesquerque du mois de Juin 1380 pour un obit ou basse-messe à célébrer chaque année la veille du jour des cendres, à la rétribution de deux razières de blé à prendre sur la cense de Quéant.
1701 Albert Despretz, fils de Claude, eut avec Marguerite Lemoine un fils, Nicolas-Charles Despretz, escuyer seigneur de Quéant, d'où Robert-Ignace qui épousa en 1701 Jeanne d'Auby; puis Charles-Albert-Louis-Noël écuyer, demeurant à Douai, époux de Marie-Barbe Harpin et leur fils Albert qui épouse en 1785 Marie-Anne Cornuel. En 1731, Hyacinthe Trigaut et Barbe Dumont sa femme, ont pris la cense du seigneur de Quéant Charles-Albert-Louis-Noël Despretz à bail, la basse-cour avec le pigeonnier, toutes les étables à brebis et grangettes, la grande grange et un jardin , un grand pré planté de plusieurs arbres et 193 mencaudées de terre labourable...
17/11/1741 Rédaction des usages du baillage de Bapaume Furent assignés pour le village de Quéant: pour l'Eglise, messire Pierre Boulanger, prêtre et curé de Quéant; pour la Noblesse, le sieur Despretz, seigneur du village de Quéant, en la ferme et principal manoir de sa seigneurie audit Quéant; 1766 Dénombrement de la seigneurie de Quéant: Marie-Barbe Harpin, veuve de Charles-Albert-Louis-Noël Despretz, fait à messire Martin Huvino,écuyer, seigneur de Cagnicourt, Villers et Inchy le dénombrement de la seigneurie de Quéant qu'elle avoue tenir du seigneur de Cagnicourt: un manoir amazé de maison seigneuriale et une belle ferme, droit de percevoir une dîme à l'encontre des abbés de Saint-Aubert, sur toutes les terres du seigneur de Quéant en fief, et sur celles tenues du seigneur de Pronville, du comte d'Hulin et Lamottedeme, sur celles du fief de la Couture, de la seigneurie du Blanc-Pignon et sur celles du sieur Le Carlier qui se tiennent tous du sieur de Quéant (2837 mencaudées)
1785: leur fils Albert épouse en 1785 Marie-Anne Cornuel.
1789 La famille Despretz possédait encore la seigneurie de Quéant lors de la Révolution, et la descendance mâle de la famille s'éteint avec Albert, maire d'Inchy, mort en 1848, à l'âge de 88 ans. En 1789, Nuls restes d'un château, déjà en 1605, dans la vente Le Carlier, il n'est question que d'une maison amazée ou ferme. Les seigneurs n'habitaient pas le village. On était loin déjà du temps où le seigneur de Quéant, vassal du seigneur d'Inchy, arrière vassal de celui d'Oisy et par lui du comte de Flandre, était convoqué pour l'ost et la chevauchée et se faisait représenter par ses vasseaux, chevaliers armés de pied en cap, ainsi qu'il arriva en 1305 à François d'Havesquerques, qui envoya Sausset de Pronville et Estienne de Quéant, par ordre de la comtesse Mahaut, pour défendre les seigneurs d'Oisy contre les gens de l'évêque de Cambrai.
En 1791, les dîmes sont abolies sans indemnité et le seigneur de Quéant, privé de ses revenus en dîmes, terrages et autres, adresse au district de Bapaume une pétition dans laquelle il déclare ses pertes, disant qu'une indemnité lui est due par la Nation alors qu'il possédait des baux relatifs à ses droits réunissant les qualités prescrites par la loi et il demande une expertise. Il déclare la perte d'un droit de dîme, inféodée sur 2837 mesures de terre, situées sur Quéant et Pronville, à l'encontre des abbés de St-Aubert de Cambrai, qu'il touche à la raison des quatre neuvièmes à raison de 7%...
En 1793, On arrête à Quéant comme suspects: Maurice Collet, Louis et André Dorémus, Charles Démaretz, Jacques Lenglet, François Meunier, Jean Watel, François Regnier; à Pronville: Flandra et Saudemont, anciens bénédictins, et à Inchy, Despretz, ancien seigneur de Quéant.
Le 11 Ventôse an II (février 1794): Despretz ci-devant seigneur de Quéant, domicilié à Inchy depuis deux ans, âgé de 34 ans, ayant 3 enfants de sept, cinq ans et de quatre mois, marié et ayant femme, restant actuellement à Arras à la prison des Baudets depuis six semaines par ordre de Laurent, représentant du peuple et de l'administration du district de Bapaume... A acheté il y a deux ans et demi, le ci-devant château d'Inchy et 50 mesures de terre, selon ce qu'il a déclaré avait avant la Révolution 17à 20000 livres de rente et depuis d'après la déclaration remise au greffier de la municipalité d'Inchy n'en avait plus que sept mille.
La mise en liberté du sieur Despretz eut lieu à la suite d'un arrêté du comité de surveillance du canton d'Arras pris le 16 Fructidor an II de la République (août 1794) à la suite des pétitions transmises à ce comité par le représentant du peuple Berlier. Cet arrêté déclare qu'aucune dénonciation n'existant contre le citoyen Despretz de Quéant, pas plus que contre la citoyenne Berthoult dite d'Hautecloque, également détenue et propriétaire à Quéant, ordonne leur mise en liberté et ils seront réintégrés dans la possession de leurs biens. Dans la même séance, on fait procéder à l'arrestation des complices de l'infâme Robespierre...
En 1846, la commune fait un échange de terrain avec M.Despretz pour l'agrandissement du cimetière et la construction de la sacristie de l'église. En 1847, M.Despretz rachète, pour 900 francs, la rente de 45 francs que sa famille faisait depuis 1627 à un pauvre écolier de Quéant qui devait faire ses études à Cambrai.
Fourcy Despretz acheteur de la terre de Quéant au commencement du XVII° siècle fit faire au château ancien quelques embellissements on y voyait encore une cheminée en marbre portant ses armoiries. Dans la suite le château fort peu habité, devint sans doute l'habitation des fermiers et lorsqu'il tomba dans la part d'héritage de Justine Despretz, elle et son mari Joseph Desfontaines d'Azincourt, firent bâtir en 1856 le château actuel. Leur fille Philippine-Marie, épouse de Charles Lespagnol de Grimbry en devint propriétaire, puis leur fille épouse du marquis de Baynast de Septfontaines.