Souterrains

d'après Eugène Rouge:"Le villlage et la seigneurie de Quéant"; Calais,1913

Les souterrains de Quéant, qui partaient de l'église, s'étendaient fort loin en dehors du village du côté de Pronville, Buissy et Cagnicourt. Sous la route de Quéant à Buissy on à découvert, il y a quelques années, le souterrain à une assez faible profondeur; on y trouva des écuries, des abreuvoirs et de nombreuses rues latérales, des ossements et des poteries.La principale entrée aménagée pour la descente des bestiaux et des chariots se trouve sous la ferme de M.Tétard-Duflos, on y voit la grosse pierre qui servait pour la fermeture et une niche portant encore le nom de l'un des gardiens Pierre Pelette. (page 121)

Ces souterrains que l'on rencontre dans beaucoup d'autres villages de la région ont été faits dans les premiers temps de l'occupation romaine pour en tirer les matériaux vécessaires à la construction des forteresses, des aqueducs, des temples et des maisons que les Romains élevèrent dans le pays qui ne possédait jusqu'alors que des habitations d'argile ou de bois (p.15)*

Lors des nombreuses guerres du Moyen âge ces souterrains servirent de retraite aux habitants et à leurs bestiaux et devinrent des muches. On y voit , en effet, des anneaux de fer scellés dans la paroi, des auges taillées dans le calcaire, des trous de foyers et des débris d'ossements humains, ce qui prouve que l'on y habitait assez longtemps pour y mourir, vu l'insécurité des temps, conséquences des luttes continuelles entre les états et entre les particuliers.(p 16)

En 1883, un habitant de Quéant, parcourant les souterrains situés sous le village, découvrit une monnaie d'argent à l'effigie de l'empereur Trajan qui régna de 98 à 117 après JC, et une autre en bronze à l'effigie de Lucius Aurélius Vérus, associé à l'empire sous Marc-Aurèle et mort en 169. A peu près à la même époque, le chaufournier J.B. Delot, tirant de la marne pour son four dans un champ situé du côté de Pronville, trouva l'entrée d'une carrière communiquant avec les souterrains, et ramassa des pièces d'argent à l'effigie de Posthumus, un des 30 tyrans de l'époque de Gallien qui commandait en Gaule en 257 et s'y fit proclamer empereur en 261. (p 16)

*cette assertion est plus que douteuse: cf la critique de M.Moreaux; M. Bivert fait remonter l'exploitation des carrières aux environs de 1560

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